Journée du Dimanche 04 Juin

Contes d’Ô et autres histoires... 

Comme une parenthèse, un instant suspendu. Dans une salle, à l’écart du village des éco-acteurs, la journée de dimanche débute par une bulle de poésie, un univers végétal, un conte d’Ô. Création artistique, deux artistes en action, Simona Acerbi et Soriana Im, présentent leur travail et partagent leurs rêves autour de l’eau. Une quinzaine de spectateurs pénètrent dans cette salle de spectacle éphémère et sombre, pour découvrir un jeux d'ombres chinoises. En guise de bande son, des gouttes d’eau tombent, des bruits de nourrissons, des paroles d'enfants... Et sur un écran, projetées, des images de fleurs qui virevoltent, tels des pétales de poésie qui vont faire voyager les rêves des enfants... 

Acte, festival de la biodiversité, laisse une grande place à la création artistique et à l'expérimentation.

 

Artémia Salina 
Photo Christian Varlet

« Animale » – Artémia Salina

Catherine Caire-Mezy, s’appuyant sur une sélection de textes de Colette évoquant les animaux, vient montrer si besoin était, l’attachement de la romancière à la nature.

De la pieuvre 🐙 au papillon 🦋, du serpent 🐍 à l’hirondelle, portons notre regard vers les animaux tels que Colette les voit et sans doute tels qu’ils sont. Inatteignable ou captif, apprivoisé parfois, fascinant toujours, son bestiaire interroge notre relation à la faune. Avec une poésie inégalée Colette, l’enchanteresse, fut liée « à ceux qu’[elle] aime d’un si fort attachement » et le dit à travers toute son œuvre. Nous souhaitons ici, dans l’adaptation au théâtre d’un choix de ses textes, inviter le spectateur à approcher cette faune si chère à l’auteure, et aujourd’hui plus que jamais menacée.

Jeu et mise en scène de Catherine Caire-Mezy
Régie de Didier Caire

https://theatreartemia.wixsite.com/theatre

Acte, festival de la biodiversité, laisse une grande place à la création artistique et à l’expérimentation.

 
Photo Laurent Sugny, TropicDrama

Salle comble pour Tropicdrama

L'après-midi, Les Locataires et Valparess ont fait salle comble avec leur TropicDrama, une performance réalisée autour du dessin, de la vidéo et de la musique. Valparess, fusain en main, dessine en direct une grande fresque (à vue de nez, on va dire 3m de long et 2m de haut) en fonction de son inspiration et humeur du jour, accompagné de ses deux acolytes aux percusxsions, trompette et pianos. Bientôt, un écran vidéo projette sur cette fresque encore en mouvement des images et le vidéo mapping vient répondre aux drôles de sons synthétiques des Locataires. Une oeuvre collective et spontanée, contemporaine, née au milieu d'un décor d'antan, dans l'un des salons du château exceptionnellement ouvert au public pour Acte 3.

De l'expérimentation, on en trouve aussi avec la Chariotte, ce drôle d’outil inventé par Edit & Pollux, genre de studio d’enregistrement artisanal posé sur une poussette, grâce auquel nous avons capté l’interview du groupe Zombie Zombie, et celle des Locataires&Valparess. La Chariotte est tout terrain et permet d'enregistrer les paroles de tout un chacun, de façon spontanée, comme si on discutait autour d'une table. Les sons sont enregistrées puis mis en ligne, une autre manière de documenter notre événement par la parole. C'est par la Chariotte que nous captons les impressions du public, des intervenants, des artistes afin de retransmettre ces sons sur nos différents médias.



Photo de Laurent Sugny

 

Aux racines de la vigne

Ici, au château d’Espeyran, territoire de convergences, les rencontres se veulent aussi spontanées que sincères et c’est l’enjeu des Agora qui se succèdent. Ce dimanche, on parle de vin… qui sans eau ne pourra être produit. Même si la vigne est un végétal hyper résistant et a su faire preuve de résilience depuis des millénaires, le manque d'eau inquiète la profession du côté de Saint-Gilles, des Costières jusqu'en Camargue. C'est avec Bruno Manzone, des Vignerons créateurs, que nous avons pu approcher de manière sensible cette problématique. On en profite pour parler agriculture bio, cépages résistants, pénurie d’eau, prises de risques, traçabilité, crise des vocations, philosophie d’une agriculture en mouvement, ou en transition. Les paroles de ce passionné viennent faire écho aux intérrogations du public et résonnent en chacun, afin d'alimenter nos réflexions personnelles et collectives, que l'on poursuit à l'ombre des grands arbres. A Acte, on peut aussi refaire le débat autour des grandes tables sur tréteaux, en confrontant nos idées et en partageant des instants de convivialité autour d'assiettes bien garnies par le Secours Catholique et le Père Casse-Croute. Car on l'a sans doute pas assez écrit : on rigole aussi beaucoup à Espeyran. 

 

Petit éloge du poète vagabond ou inversement, du vagabond poète

Retour sur le spectacle Un pas de côté, qui a cloturé le festival

Est-il possible, aujourd’hui, de vivre en marge de la société, d’avancer déconnecté de tout ce qui nous entoure ? De faire un pas de côté, de s’extraire du tout-écran, des injonctions du monde publicitaire, médiatique et du rythme effréné d’une société de la toujours plus de consommation ?

Dans le décor idéal du Château d’Espeyran, en pleine nature, sous les arbres, un vagabond à l’énergie captivante s’interroge : « Si ça se trouve, les poissons sont sympas », se demande ce drôle d’individu qui nous interpelle en même temps : « Et si le mendiant tendait sa main pour nous aider ? »

Lui a décidé de ne pas tout accepter, de ne pas tout croire, de ne pas suivre l’autoroute de la foule pour mieux s’échapper de ce quotidien à 200 à l’heure, qui va trop vite, et qui nous essouffle. Ce vagabond veut « continuer l’alegretto de - sa- vie », « remonter aux racines en grimpant aux arbres ». Ce bonhomme, qui gesticule sous les arbres comme il rampe sur le sol, saute et rebpndit sur les branches, interagit avec les spectateurs et son environnement, et n,a plus qu'un but : regagner sa cabane pour « disparaître des écrans de contrôle ».

Inspiré par de multiples textes*, et nourri de nombreux jeux de mots, pimenté de pointe d’humour et agrémenté de poésie, le texte de la pièce qui se passe de plateau technique, jette un regard âpre et caustique pour livrer une critique acerbe de la société du XXe siècle, de ses multimillionnaires capables de s’offrir un aller-retour sur la lune, de ses politiques, de ses ultras fans du pétrole et de leurs « invisibles pipelines », caricature les Américains comme les Russes.

Fuir à tout prix les coups de téléphone, les queues dans les magasins pour mieux suivre son intuition, celle d’un retour à l’état presque sauvage, telle est la décision de notre protagoniste.  « C’est difficile de se contenter du monde », reprend l’homme des bois, décu, qui a choisi son camp. Il préfère marcher, lire, observer la beauté du monde, celle de la nature, et tenter de « fuir le plus esthétiquement possible ce monde », s’échapper tout en douceur comme il quitte cette « scène » naturelle du parc d’Espeyran. Le vagabond en quête de beauté amène aux spectateurs une réflexion sensible sur notre rapport au monde, aux autres et au vivant. Car d’entrée, il se fixe un défi : l’homme peut-il aimer d’amour un être vivant qui serait très, très, très éloigné de sa condition comme un insecte par exemple ? La question est posée !

 

*Un pas de côté, création de la compagnie Plateau neuf, création de Claire Eloy et Florent Dupuis, emprunte des extraits à plusieurs textes :

- Petit traité sur l’immensité du monde (Éditions des Equateurs/Humensis, 2005)
- Éloge de l’énergie vagabonde (Éditions des Équateurs/Humensis, 2009)
- Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages (Éditions des Équateurs/Humensis, 2008)
- Aphorismes dans les herbes et autres propos de la nuit (Éditions des Équateurs/Humensis, 2011)
- Dans les forêts de Sibérie (Édition Gallimard, 2011)
- Sur les chemins noirs (Édition Gallimard, 2016)

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